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  • Éméché (325)

    Ce qui m'arrive est cruel. A part dans mes correspondances par mail et par messages que ce soit sur téléphone ou internet, je me rends de plus en plus compte que je n'arrive pas à exploiter mon imagination. Le terme ''exploiter'' est un peu fort, certes. Plutôt "faire parler" (même si cela dénonce encore le fait qu'elle ne puisse pas s'exprimer d'elle-même). J'ai pourtant réussi le temps d'une soirée ou deux, cette année, à retrouver une écriture correcte, originale, ou du moins que je trouvais ainsi, car elle permettait de développer une histoire que je n'avais pas lu auparavant et que j'aurais aimé lire. C'est un peu le sentiment que j'ai ressenti en relisant un texte que j'ai écrit il y a trois ans et que je vous laisse ici. C'est un extrait. Je m'amusais à écrire des textes venant de nulle part et où les personnes se retrouvaient directement dans l'action. 

    Extrait

    Il referma d'un coup sec, le livre. Il ressentit alors de douloureux maux de tête. Non pas que les quelques lignes qu'il avait lues relevaient d'une quelconque difficulté, au contraire; mais plutôt parce que la divergence, entre le point de vue exposé et sa morale, pouvait rallier, à titre de comparaison, les deux extrêmes d'une droite ! Ce contraste paraissait tellement flagrant dans sa pensée, qu'il éprouvait un mal fou à distinguer la sienne de l'opposée. L'atmosphère joviale s'était atténuée, on entendait toujours, malgré tout, les bières se frotter régulièrement, les hommes s'enivrant jusqu'aux larmes entonnant à tue-tête des refrains patriotiques et les pas cadencés des rares danseurs qui pouvaient encore tenir sur leurs jambes. Ce léger bruit de fond le titillait, l'invitait à rejoindre les festivités mais son cœur balança, pour la première fois de sa vie. Il eut un long flottement, durant lequel il mobilisa toute sa capacité intellectuelle restante pour comprendre ce qui lui arrivait. Ce fut en vain, car à présent des souvenirs de scènes d'horreur se couplaient avec des images de lui enjoué. Enjoué de sa situation; enjoué de son parcours, de ses accomplissements, de son soi-disant bonheur; enjoué de ses années passées derrière cet écran à manipuler des touches, et par la même occasion des personnes; enfin, enjoué d'avoir retrancher l'âme à des milliers de personnes dans sa vie. Mais cet enjouement, c'est l'ignorance qui le permettait, sa crédulité avait orchestré le tout. Comment avait-il pu ne jamais s'en rendre compte ? Il se rappela furtivement de son éducation, si barbante elle avait été, si redondante on l'avait enseignée, aussi dépourvue de connaissances on la lui avait inculquée. Ses yeux malades fixaient promptement la couverture de l'opuscule. Sur celle-ci avait été dessiné un éclair aux contours épais, luisants; y avait été typographié d'une police très soignée cette maxime : «Des ordres et désordres». C'est sur ce titre poignant que ses paupières s'appesantirent, ne laissant plus qu'un corps endormi, entièrement possédé par son propre système cognitif.

    Un bourdonnement s'immisça dans le silence pesant. Lorsqu'il s'aperçut de la fraîcheur du ciment sur lequel son corps nu s'était reposé, il frissonna. Une fois levé, un profond désir le submergea, celui de se souvenir des événements de la veille. Il se convainquit dans un premier temps de cogiter un instant pour en retrouver les faits; puis s'apercevant de ses poils hérissés, céda finalement à la tentation de s'habiller avant d'en comprendre pourquoi il ne l'était pas déjà.

  • Vie à crédit (324)

    Si cela est presque toujours vrai économiquement, cela l'est aussi écologiquement. L'ONG Global Footprint Network nous fait remarquer qu'hier était le "jour de dépassement". Autrement dit, du début de l'année jusqu'à hier, nous avons consommé autant d'énergie que la Terre ne peut en produire en une année entière. En moins de huit mois, nous consommons une Terre. Et la date ne cesse de se rapprocher. Alerte. Nous sommes le 13 août et jusqu'au 31 décembre, nous devrions couper électricité, eau, voitures et tout le bazar, si nous voudrions être en accord avec ce que peut nous fournir notre locataire, la Terre. Certes la démographie augmente, mais cela n'empêche en rien d'avancer vers un monde qui consomme moins, et qui est plus responsable envers notre environnement. Il faut retrouver l'équilibre, en finances comme en ressources naturelles, si nous voulons prospérer et laisser à nos enfants des lendemains qui chantent. 

    *La fabrication d'un portable nécessite 44 kilogrammes de matières premières.

    *Un projet de douche qui économiserait 70% d'eau est en cours de production. Il s'inspirerait des brumisateurs. Je n'ai vu nulle part si l'efficacité du lavage était au rendez-vous, mais vu l'engouement et les caractéristiques de l'appareil, je suppose que oui. C'est une vraie bonne nouvelle : http://www.huffingtonpost.fr/2015/08/12/nebia-douche-revolutionnaire-economie-eau_n_7976402.html?ir=France&ncid=fcbklnkfrhpmg00000001

    Pourvu que le prix de production baisse afin qu'il soit accessible à tous. Toute nouvelle installation devrait se faire avec cet appareil. 400 dollars c'est encore de trop, mais d'ici quelques années... le retour sur investissement doit être rapide, donc vous faites des bénéfices, et vous faites un geste pour l'environnement ! 

    Le projet sur kickstarter a déjà récolté près d'1.4 millions de dollars : https://www.kickstarter.com/projects/1499369835/nebia-shower-better-experience-70-less-water/description