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Nouvelles - Page 2

  • OK go... (054)

    Les réponses du challenge ! Pour ceux qui n'auraient pas encore lu la nouvelle "Il faut trancher", veuillez vous référer à la blognote n°053, et revenir ici ensuite. Pour les autres, vous qui trépigniez depuis hier, d'impatience pour connaître quelle subtilité se cachait dans ce texte :

    *La contrainte était d'inclure des expressions liées au thème de l'horreur, du gore ou de la peur.

    *Il y en avait sept : avoir un avis bien tranché sur la question; PLUIE DE HALLEBARDES; en dents de scie : irrégulièrement; être à couteaux tirés : détester une personne; de fil en aiguille; coûter les yeux de la tête; coûter la peau des fesses

    Le prénom de Lana m'est venu spontanément et c'est seulement après réflexion sur celui-ci que je me suis rendu compte qu'il était une bienheureuse coïncidence. En effet, "lana" veut dire "laine" en espagnol. Or, nous retrouvons des moutons au début du récit. Promis, je ne recherche pas à faire des jeux comme ceux-ci dans mes textes, c'est juste le hasard (ou l'inconscient ?) qui veut cela !

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    Entre la centaine d'articles inintéressants que rédige le Huffingpost chaque jour, j'ai découvert grâce à eux ce groupe étatsunien (utilisez ce mot vous aussi afin de faire la distinction entre américain qui veut dire habitant sur le continent ''l'Amérique" et celui qui habite réellement aux Etats-Unis) du nom d'"OK go'' qui fait des clips exceptionnels. Je suis pas super "fan" de ce type de rock, mais quel plaisir visuel que de voir leurs productions.

    Leur toute nouvelle vidéo est une prouesse technique : celle de la faire à partir d'un drone. Une seconde s'ajoute au défi, celle de la prise unique pour les cinq minutes du clip ! Le final est juste exceptionnel. Le résultat de tous leurs efforts est juste...  "wouaw !". 

    Et aussi...

    Here it goes again : https://www.youtube.com/watch?v=dTAAsCNK7RA

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    J'ai revu hier "Le cercle des poètes disparus" et cela reste une pure merveille ! Une source d'inspiration, de l'émotion, des moments drôles et cette critique de l'autorité. Un classique à revoir (indépendamment du fait que l'un des acteurs principaux soit mort [pourquoi reconnaître à quelqu'un son talent seulement lorsqu'il est mort ?]). 

  • Il faut trancher (053)

    [Attention, cette nouvelle n'est recommandé que pour les personnes ayant plus d'un certain âge, car certains éléments peuvent offenser l'image bien-pensante et "normale" du monde.] Par contre plus sérieusement, si vous avez moins de dix ans, ne lisez pas ce qui suit.

    Je ne sais pas si cette nouvelle est acceptable dans ces temps où les clowns méchants se multiplient dans les rues et font un mal psychologique à beaucoup de personnes. Le gore tout comme la passivité a toujours amené des personnes à faire des choses 'iraisonnées'. Je pars du principe que les monstres peuvent se cacher parmi chacun de nous et qu'il ne faut pas dramatiser à l'excès la violence générée par la sortie d'un film (Anabelle par exemple) ou les pitreries d'enfants encore en processus d'apprentissage de la vie (collège bien souvent). J'ai décidé de prendre le thème de 'peur' et de 'collégien' et de les pousser à l'extrême pour écrire une histoire 'enfantine' et 'gore'.

    Je vous propose un challenge : il faut que vous retrouviez la contrainte que je me suis imposée pour écrire ce récit. N'hésitez pas à proposer vos réponses, résultat demain (le gagnant se verra attribué l'honneur de pouvoir me faire découvrir ce qu'il désire (ce qui est toujours possible à tout instant, mais là il y sera particulièrement invité) et recevra une nouvelle que j'ai écrite il y a longtemps et qui me plaît bien. N'hésitez pas à me donner un avis, quelqu'il soit (j'apprends de mes erreurs).

    Je vous souhaite une bonne lecture ! Et de bons cauchemars si vous lisez cela la nuit.

     

    Il faut trancher

    Lana adorait égorger les moutons. Evidemment, leur tête en plastique qui gisait plus loin n'avait rien d'une vraie : ses petits yeux ternes ne reflétaient en rien la douceur des pupilles du vrai animal. Mais qu'importe, tant qu'elle pouvait se défouler librement et détacher en pièces (davantage qu'il n'y en avait de réellement conçues par le fabricant) toute sa collection de jouets. Elle pensait parfois que ''les grands'' n'avaient pas de cœur envers l'environnement qui les entourait. Comment se permettaient-ils de chasser de toutes mignonnes coccinelles sous le prétexte qu'elle pullulaient devant leur porte ? Il n'y a de la place que pour l'humain sur cette planète, mais quel humain ? Lana n'était pas encore parvenue à répondre à cette question.

    Elle se saisit d'un couteau de cuisine et découpa le pain. Elle s'octroyait le droit de cette action, pourtant considérée comme très dangereuse par le commun des mortels. Et ce, car, sa maman détenait cette capacité à être incohérente dans ses pensées : elle l'interdisait l'usage de tout élément coupant, mais succombait à chaque fois à la surprise de ne plus avoir à faire cette tâche et laissait ainsi, impunément, Lana. Son papa, qui était encore en vie seulement pour quelques jours dans notre histoire, mais qui ne connaissait pas jusqu'alors son futur tragique événement, se tenait écarté de toutes les discussions houleuses qui pouvaient se produire au sein de l'enceinte familiale. Les tensions, il en avait déjà suffisamment à créer dans son travail d'électrotechnicien.

    Lana ne savait pas encore prononcer électrotechnicien. Pourtant, il le fallait; le lendemain elle devrait présenter sa famille devant la classe. Si bien qu'elle révisa la nuit entière pour s'exprimer en ces termes :

    -Ma maman est coiffeuse et mon papa est...est..lec...que...tro...t'es que...nicien.

    C'était le graphisme mnémotechnique -mot qu'elle ne savait pas non plus prononcer- qu'elle avait utilisé. Face à son public impressionné par ses belles paroles, elle vit son ambition grimper de plusieurs crans; elle souhaitait désormais pouvoir prononcer parfaitement tous les mots du dictionnaire !

    Maman rentra tard ce soir-là. Ce soir était le soir qui allait précéder la mort de papa. Une pluie tonitruante avait bien aspergé toutes ses ''fringues'' -elle commençait à causer bien étrangement pour son âge- et l'avait rafraîchie, si bien que Lana attendit quelques minutes avant de sauter sur elle et l'embrasser. Papa était plongé dans des dizaines de câbles qui s'étendaient derrière le meuble de la télévision. Celle-ci ne marchait pas; le repas de ce soir-là s'annonçait bien singulier. Lana souffla de soulagement. Enfin ! Papa pourrait peut être nous raconter comment il a connu maman, nous détailler des anecdotes de ces dures journées de labeur, nous conter mille péripéties qui l'ont conduit jusque-là et qu'il nous cachait jusqu'alors sous prétexte qu'il écoutait le journal télévisé. Une fois les informations passées, il regardait brièvement des débats. Il aimait écouter papa, pas parler.

    -Maman, quelle est ta couleur préférée ?

    Lana était comme cela; elle aimait bien poser des questions polémiques.

    -Le bleu, pourquoi ?

    ''Je le savais que maman me mentait'', se dit-elle. ''Peut-être n'a-t-elle pas conscience des distorsions de sa mémoire ?'' Elle était versatile. Lana était toute fière de revisualiser dans sa tête ce mot et de l'avoir posé au contexte. Quelle sensation de bonheur que cela procurait de mettre en relation deux choses ! C'était une romantique Lana, elle souhaitait unir tout, tout réunir. Et à côté de cela elle désunissait sans cesse les jouets mis à sa disposition dans sa chambre. ''Comment fait-on pour avoir un avis tranché sur une question ?'', se demanda-t-elle.

    -Allez Basil, prouve-nous que tu as un intérêt dans ce décor sinistre.

    Lana était à couteaux tirés avec Basil. Depuis son arrivée dans son espace de jeu, il n'avait causé -elle se délectait de maîtriser le concept de polysémie- que des ennuis. D'abord, Basil avait décidé derechef de se nommer chef des armées de pigeons d'élite. Ensuite, il avait attaqué sans l'accord préalable de Lana, les territoires des communautés entières de vaches indiennes et de moutons mal rasés, et ce, pour y implanter un terrain de golf. De fil en aiguille, il est allé jusqu'à s'octroyer le pouvoir de commandement sur la ville adjacente qui n'était ni plus ni moins la plus dotée en or du farwest. Tout allait dégénérer si Lana n'intervenait pas à temps. Heureusement, les miettes de pain qui étaient restées sur la table de la salle à manger pouvaient encore faire basculer le commando de pigeons d'élite dans son camp. Tout n'était pas perdu.

    -Ma chérie, il est temps d'aller se coucher. Demain est un grand jour.

    Elle faisait une réflexion : ''les grands ont cette manie d’apposer un adjectif incompatible avec le nom qui l'accompagne. Comment peut-on avoir ''une petite journée'' ou ''un grand jour'' si les 1440 minutes journalières s'écroulaient invariablement de la même manière ?''. Son cerveau ennuyé par de telles pensées la faisait mettre en veille assez rapidement et ses parents ne s'en plaignait pas.

    Le jour suivant a été effectivement ''grand''. Lana a découvert à l'école l'existence de dinosaures imprononçables ! Dans la cour, elle s'est amusée comme une folle en faisant des pirouettes sur l'herbe et en sacrant les magnolias comme les plus belles fleurs existantes de l'univers. Hélas, les avoir sacrées, elles ont été ''massacrées'' par des ballons de football envoyés à répétition sur leurs beaux pétales. Après la cour, les cours et après les cours, faire la cour en jouant sur les cours de tennis.

    De retour à la maison, une annonce allait changer le courant de la soirée [information inutile puisque vous étiez déjà au courant qu'une mort allait avoir lieue, mais nécessaire quand on sait qu'il s'agit d'une panne d'électricité à l'entreprise de maman]. Ayant oublié quelques affaires dans son cabinet de coiffure, dont elle tenait les clefs car elle était la plus ponctuelle d'entre toute l'équipe, elle proposa à papa de passer voir si ses compétences pouvaient faire autant de miracles qu'elles ne le faisaient au lit. Lana n'avait pas très bien compris la comparaison, mais avait néanmoins compris d'ores et déjà qu'elle serait embarquée dans ce contretemps qui allait l'empêcher de faire ses devoirs. ''Quel dommage !'' se dit-elle, mi-cynique, mi-sérieuse.

    -Enlève ton casque de vélo, cela ne te sera pas nécessaire pour prendre la route.

    ''Les grands ont cette manière de s'approprier les constructions dont ils ne sont pas propriétaires et d'ainsi bloquer le partage qui pouvait exister.'' Décidée à ne pas céder et affronter son père pour ne pas devenir un mouton de Panurge, elle s'obstina à garder le casque sur sa tête (qui n'était pas blonde, ni petite, contrairement à ce que les grands peuvent tous dire). Celui-ci allait lui être salvateur.

    Tandis qu'ils sortirent de la voiture, une pluie de hallebardes s'abattit sur eux. Maman, sortie en éclaireuse, parvint la première à la porte et se réfugia à l'intérieur. Papa et moi tentâmes de la rejoindre, n'ayant plus la possibilité de rouvrir les portières de la voiture dans un délai suffisamment court pour ne pas trop se recevoir d'objets coupants dans des parties vitales de notre corps. Un horrible cri mit en tension mes tympans. Papa me lançait des instructions que je ne comprenais plus. Je redoublai d'effort tout en calculant la trajectoire des engins qui s'élançaient à la vitesse d'un boomerang dans notre direction. J'avais lâché papa depuis un moment déjà, et une peur commençait à me tirailler. Un terrible choc fit résonner ma tête. Maman me prit les mains et me fit monter les marches tout en me protégeant de tout projectile. Papa arriva plusieurs dizaines de secondes plus tard, le mollet en charpie. Une hallebarde s'était plantée dans sa chair. L'os n'était pas atteint. Après un long moment de douleur, il reprit ses esprits et son naturel joyeux, entrepreneur.

    -Bon, où est-ce que se trouvent les câbles ?

    J'allais en péter un moi, si on ne m'expliquait pas dans l'instant pourquoi nous n'appelions pas les secours.

    -Tu veux faire courir le risque à d'autres personnes de connaître la même douleur que papa, seulement pour sauver ta peau ?

    La peau de papa, elle, n'allait pas être sauve. Pas pour longtemps en tout cas. Puisque c'est celui-ci qui se chargea d'appeler les services compétents pour nous sauver. Et lorsqu'on lui dit que l'opération allait lui coûter la peau des fesses, et les yeux de la tête... il n'en revenait pas. Mais plus tard, ce fut ce qui allait lui arrivé. Il commis l'irréparable mépris de couper le mauvais fil qui passait sous le haut de son postérieur, malheureusement assez dénudé pour qu'on en voit trop et qu'il fût électrocuté. Ce mot elle savait le prononcer désormais. Elle pourrait le dire en classe de français. Ou peut être pas. Se posait en elle désormais la question de savoir si tous les mots doivent être dits. L'horrible accident eut une avancée en dents de scie. Après l'électrocution, le corps de papa se relâcha totalement et instantanément sur une plaque d'aiguilles -servant pour l'acupuncture- hissées vers le haut. Ses deux yeux furent transpercés.

    Elle était brave Lana, mais là, cela dépassait ses capacités de stoicisme qu'elle avait développées en réaction au surjeu de la société face à des problèmes bénins. Les yeux emplis de tristesse, le corps tremblant, elle faisait les cent pas. Elle en fit même quatre cents. Et là ce posa la question fatidique : en français, devrait-elle exposer les faits dans les détails les plus affreux ou devrait-elle taire la vérité pour complaire l'innocence des autres ''têtes blondes'' ? Sur cette question, il fallait désormais trancher.

  • Prénoms en cascades (034)

    Il s'époumonait dans la cour : ''Basile a demandé l'asile, tandis qu'Eléna a intégré l'ENA''. Il martelait les rimes, les énonçait mille fois, y mettait tout son coeur, y ajoutait une ou deux longueur sur les dernières syllabes pour qu'elles fussent assimilées (comme si on ne les avait pas assez encrées en nous déjà) et les faisait voler en éclats, d'un coup d'un seul; parce que cela lui prend des fois. ''Sa parole elle l'honore, elle s'appelle Eléonore, il marque en silence, c'est un joueur de Lens''. Les paroles n'ont ni queue ni tête; ni corps d'ailleurs. Etaient-elles siennes ? Etaient-elles réelles ? Etaient-elles sous sa tutelle ? Il ne faisait pas dans la dentelle; il la rechantait à longueur de journée. ''Pour une belle mélodie, demande à Mélody. Pour de bonnes paroles, demande au compositeur, il tient toujours sa parole, ses paroles, rock and roll, c'est Carole, ça caracole, ça colle, pleins de moles, faire la folle, oooooollllllllllll..... é !''. La fin laissait un peu à désirer tout de même. Certes, ce garçon un peu perché -parce qu'il se tenait en équilibre sur la barrière qui délimitait un parterre, et ce dans le but de gagner un loup (non pas l'animal)- multipliait les écarts, mais c'est cela qui le distinguait de cette masse de gosses qui se prenaient pour des boss. Une jeunesse prise par la vanne facile, celle qui blesse, celle qui associe les prénoms avec des idées peu agréables, qu'elles jouent sur des assonances, ou sur des associations avec le physique de la personne. Comment redonner de l'intérêt à ces prénoms qui s'essouflent ? Comment souffler ses bougies heureux avec de tels prénoms ? Comment je m'appelle ? Cette dernière phrase, je la fais mienne, oui, oui, c'est moi Fabienne.

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    Ps : Ce petit texte m'est venu à l'esprit en entendant une amie du théâtre dire qu'elle ferait un enfant rien que pour l'appeler Natanael, prénom qu'elle affectait beaucoup et le faisait remarquer à l'intéressé. Il fait suite également à des blagues que j'ai composées récemment sur des personnes de ma filière, toujours dans le respect de la personne, avec un humour au ras-des-pâquerettes (est-il besoin de le préciser ? (que je ne suis pas jardinier ?)).

    Je trouve stupide la pratique des parents qui vont chercher les prénoms de leur future petite créature (appelons les choses comme elles le sont !) dans les livres ou dans les classements de ceux les plus à la mode, de ceux les plus originaux, les plus..., les plus...(société de l'addition, de la multiplication, de la surcharge, du surplus, etc.). Ne peut-on pas tout simplement s'accorder entre êtres doués d'intelligence sur un prénom qui sonnerait bien à nos oreilles ? Si j'ai envie d'appeler mon enfant Rissa (forte influence de l'espagnol sur mon inconscient, ''risa'' voulant dire ''rire'', un prénom pétillant !) ou Pamil (encore que là ça m'amènerait à faire des jeux de mots pourris comme : "passant, Pamil")... pourquoi le maltraiteriez-vous ? Parce que vous n'êtes pas respectueux de la culture que ses parents ont voulu répandre ?

  • Proposition du soir

    J'ai pu me remettre furtivement à l'écriture. J'ai commencé doucement : une petite demi-heure hier soir. Je vous présente le résultat pour avoir vos avis, n'hésitez pas à me jeter des tomates si vous n'appréciez pas (mon texte, hein ? les tomates, tout le monde aime !). [C'est une histoire en construction, donc pas de titre, ni de chute, ne soyez pas surpris].

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    Mélanie attrape sa pelle et tapote sur le château de sable qu'elle a confectionné. Celui-ci tient les petits chocs, même s'il tend à s'affaisser légèrement. Sous les yeux ébahis de son papa, elle plante au sommet de la plus haute tour, un coquillage à la verticale. Et elle explique en ces termes son œuvre :

    -Admirez ce magnifique domaine intitulé ''chapeau de sable'', car son nom a une coquille qui a un certain âge.

    Fou-rire général. Une fois remise de la plaisanterie de sa fille, Jeanne saisit l'appareil photo et prit quelques clichés pour immortaliser l'oeuvre. Elle accomplissait cette tâche en devoir de mémoire de cette construction qui serait sans doute balayer à la première pluie venue, malgré toute l'énergie dont ont fais preuve leurs bâtisseurs. Eddy avait aidé sa sœur dans la recherche des matériaux, ainsi que dans la préparation des plans de l'architecteur. C'est notamment lui qui avait convenu de la construction d'un rempart reliant toutes les tours et dans lequels seraient créés des ouvertures, qui permettraient de placer quelques armes pour défendre le tout, au cas où pensait-il. Mélanie, elle, toujours désireuse d'originalité avait pensé le nom, ainsi que la décoration extérieure et intérieure de l'édifice. Elle avait convenu que sur les remparts seraient dessinés des scènes, des tableaux, des tables dont l'importance était mondialement reconnue : comme la table de trois, le tableau à véléda du professeur, ainsi que la Seine qu'elle a découvert en géographie. Elle remercie par ailleurs sa maîtresse qui la lui a enseignée du fond du cœur, car sans elle, l'oeuvre ne serait pas saine.

    Tandis que la construction touchait à sa fin, Eddy supervisait les autres constructions dont il estima la ''recherche intellectuelle''. Il revint pour faire leur bilan :

    -Ouf ! Nous risquons de gagner encore une fois cette année... que des abrutis ! Ils ne savent même pas que pour un château complet il faut une tour, une allée et re-tour.

    -Ne t'emballe pas trop vite, rétorqua Mélanie, se remémorant la justesse avec laquelle ils avaient remporté le concours de l'an dernier. Souviens-toi du misérable point qui nous séparaient des seconds.

     

    Jeanne et Frank étaient extrêmement fiers de leurs petits. Sur l'étroit paillasson, ils se massaient respectivement, mangeaient une glace, faisaient des jeux rapides. Mais l'activité qu'ils préféraient par dessus tout était la discussion : étonnant pour un couple marié.

  • Part pas !

    Je vous livre là une petite composition (vraiment riquiqui (mignon ce mot) en effet), j'espère qu'elle vous plaira. J'ai repris la plume récemment (façon de parler évidemment. même si j'en avais une, je pense que cela me serait trop difficile d'écrire de longs textes avec...) et j'espère pouvoir vous proposer de temps à autres des petites productions. N'hésitez pas à les commenter, les dénigrer, les apprécier, ou tout simplement, les lire !

    Part pas !

    Petit gâteau fondant au chocolat s'interrogeait sur son devenir et pour lui, ce qui le comblerait de bonheur : être bâfré. Telle souffrance lui avait pour l'instant été refusée, il gardait son intégrité jusqu'à ce qu'on vint lui ronger les bords. Un peu trop cuit et peu goûtu pour qu'on l'eusse aimé. La friteuse à ses côtés dégageait une délicieuse odeur - malgré ce qu'on aurait pu penser, elle ne lui  redonna pas la frite -; il ne plut pas et fut abandonné sur le rebord d'une table. Désespéré qu'on en finisse avec lui, petit gâteau fondant au chocolat décida un beau jour à ses risques et périls de tenter l'aventure en bourse. Une tentative périlleuse en ces années de crises, mais il ne craignit pas l'inflation des matières premières puisqu'il était déjà cuisiné. Il espérait seulement se vendre rapidement sur la place boursière. Mais toutes ses actions virèrent au rouge et petit gâteau fondant au chocolat perdit ses parts !

  • Quel bel animal !

    Quel bel animal !

     

    − Qu'il est beau, qu'il est beau cet «animaux» ! Qu'il est beau, qu'il est beau cet «animaux !» chantonnait gaiement la fillette.

    Comme tous les enfants de son âge, elle sautillait dans tous les sens et, bien trop occupée à profiter du spectacle, elle faisait la sourde oreille lorsque sa mère parlait. Celle-ci, agacée, lui répéta à plusieurs reprises :

    − Non Lola. On ne dit pas «un animaux», mais un animal.

    Pour la première fois depuis le début de la visite, la petite fille lui répondit :

    − Oui je sais, mais ça ne rime pas avec «beau».

    − On n'invente pas de mots, répliqua-t-elle sèchement.

    La petite fille, vexée, s'en alla faire la tête auprès d'une cage occupée par un petit fauve. La finesse de son corps lui donnait l'apparence d'un lionceau d'à peine quinze jours. Le voyant chanceler sur ses pattes fragiles et tremblantes, Lola devina qu’il devait être en train de faire ses premiers pas. La fillette, émerveillée, décida d’immortaliser cette scène émouvante en prenant des photos et des vidéos.

    − Maman ! Maman ! Peux-tu me prêter l'appareil s'il te plaît ?

    − Que veux-tu faire avec ?

    − Le lionceau là-bas, il marche, ce sont ses premiers pas.

    La mère de Lola sortit le caméscope et le lui tendit avec un regard méfiant qui semblait lui dire «surtout prends en soin». La petite fille s'empressa de rejoindre la cage, appareil en main.

    − Qu'il est beau, qu'il est beau ce p'tit lionceau ! Qu'il est beau, qu'il est beau ce p'tit lionceau !

    Elle prit l'animal sous plusieurs angles et fut ravie du résultat obtenu. Le petit fauve s'avança vers elle. Il se colla contre les barreaux de sa cage et attendit qu'une main douce et pleine de réconfort se pose sur son museau. Ce fut un moment magique, elle caressa son pelage de ses petits doigts pleins de tendresse. Cet instant lui procura une forte sensation de bonheur. Dans un élan de panique sa maman hurla :

    − Attention Lola ! Écarte-toi !

    La fillette ne voyait pas pourquoi elle devait s'écarter car le petit animal lui paraissait bien inoffensif. Elle resta à ses côtés, ignorant les paroles de sa mère. Lola s'aperçut au tout dernier moment que le lionceau n'était pas seul dans sa cage. Surgissant de derrière un tas de paille, un énorme lion vint lui mordre le doigt. Elle se débattit de toutes ses forces, hurlant de douleur, et après une lutte acharnée, elle réussit à extraire son doigt de la grosse gueule du lion, indemne ! Il devait, sans doute, s’agir du père du petit. Après quelques minutes de soins, enveloppa simplement son doigt dans un pansement. Lola songea que le lion n'avait pas voulu lui arracher le doigt, mais seulement protéger son petit, car sinon il aurait déchiqueté sa main toute entière. Bien qu’il ne lui ait rien fait de grave, Lola n’aimait plus du tout cet animal agressif. Savoir que ce lionceau, dans quelques années, en ferait de même pour ses enfants, l’écœurait. Elle s'éloigna de la cage et reprit son chemin, entonnant gaiement :

    − Qu'il fait mal, qu'il fait mal, cet animal ! Qu'il fait mal, qu'il fait mal, cet animal !

    49tom (moi) - Copyright et droits d'auteur (la reproduction est interdite, sauf demande préalable, pour tout doute contactez-moi).

  • "Pang"

    «Pang»

         Un jour mon petit fils m'a raconté, au retour d'un de ses voyages, qu'il existait un arbrisseau qui fleurissait en à peine trois jours et auquel on pouvait soustraire des dizaines de fruits de couleur orangée. Il l'a dénommé Pang, pour l'éclat dans lequel sortait ses fruits. Il a apprécié son goût juteux, son odeur fraiche. Il m'a expliqué par la suite, que le noyau s'était désintégré et qu'il avait laissé à la place des pièces de monnaie ! Je fus tout émoustillée et lui dit, que le fruit qu'il a découvert, aurait probablement fait un tabac. On se le serait arraché et il aurait fait un succès commercial.

    J'aurais bien vu un slogan vantant ses qualités «Avec Pang dites adieu à la pauvreté» ! Mais malheureusement, ce n'était que le fruit de son imagination.

  • L'absence du vide

    Suite à une nuit de l'écriture sur un forum, j'avais écrit ce petit texte, n'hésitez pas à le commenter, qu'elle soit négatife ou positife, votre critique compte. Je vous souhaite une bonne lecture.

    L'absence du vide   

       Je suis le vide, ou plutôt suis-je du vide. Je compose votre vie, vous la gâche ou vous l'envie. Vous la conditionne, vous l'agrémente, la rend folle, joyeuse, ou déroutante. Mesdames, c'est moi qui vous ai rendues si attrayantes, qui ai fait ressortir votre charme, dont est pourvue à souhait votre silhouette. Souriez, vous êtes entourez... de vide. Cette oppression, la trouvez-vous supportable ? Je ne suis pas là pour vous chagriner, au contraire, je vous permets de jouir d'une certaine liberté. Court, fend-moi en deux, tapote-moi du doigt, caresse ma crinière, visite et revisite mes entrailles. Tue-moi si tu le peux, ou plutôt tue ton temps à essayer de me tuer. Sempiternellement tu me côtoieras et c'est cela qui t'attriste. Me voir, me reluquer, me fixer, flâner ton regard sur moi, me dévisager. Sans moi votre bien bonne Terre tiendrait sur un dé à coudre ! Impressionnant, n'est-ce pas ? Sidérant, je ne pense pas; sidéral, n'est-il pas ?

        Les astrophysiciens passent leurs années à me quantifier sans comprendre ma complexité. Je suis ici, là et là-bas sans jamais n'être réellement quelque part. Détrompe-toi je ne suis pas énorme, seulement je suis très bien accompagné. Ces innombrables compagnons qui m'encerclent à n'en plus finir. Arrête de te lamenter sur les sept milliards de voisins que tu comptes pauvre individu et contente-toi de leur offrir le Bien que tu possèdes, parce que je le sais, tu en possèdes, toi pas plus que quiconque; ni moins, d'ailleurs.

        L'écriture comble mon insatiable gourmandise de révolte. On pourrait croire que ma vie est belle, que ma statique me repose éternellement et que l'effort est moindre que de ne rien faire. Que tant de publicités mensongères corroborent notre ignorance ! Je souffre, la brise tente de me décomposer en tout instant, l'éclair de me fendre, le feu de me brûler; heureusement ils n'y parviennent pas. Je flotte dans l'eau, dans l'air; m'immerge sous glaces et terres. Voyage d'un bout à l'autre du monde, visite musée après musée, admire toutes les plus belles jocondes. Seulement, voilà, je ne suis pas heureuse, bien que j'adore faire tourner la tête des pauvres humains; je suis très à l'étroit entre mes deux confrères qui m'étouffent. Oui, tu l'auras compris, il me tourmente, me rend fou, ce manque, cette absence de vide.