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En toutes lettres - Page 12

  • L'ExoConférence (344)

    Alexandre Astier est un humoriste extraordinaire et extrêmement rare. Comment la vulgarisation scientifique et la fantasy se mêlent et peuvent faire rire autant ? Son célèbre sketch sur "la physique quantique" en est l'exemple parfait. C'est de l'humour absurde (un peu comme Arnaud Tsamère) débité avec un ton désabusé et qui vous prend vos tripes seulement par la qualité de l'écriture de Mr Astier. Connu grâce à sa série Kaamelott, il est un artiste complet et a écrit et réalisé en 2014 le film d'animation "Astérix : Le domaine des dieux" (drôle et critique : https://www.youtube.com/watch?v=yfu7ETVtbm0 ou https://www.youtube.com/watch?v=1xRNY_9nb8o).

    Son retour avec ce nouveau spectacle intitulé "ExoConférence" a l'air tout bonnement génial ! Il rajoute une magie, une poésie dans son univers, en donnant plus de crédit à son jeu d'acteur et en rythmant ses sketchs avec les éléments de décor et les lumières ! Impressionnant ce type ! 

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    Et pour l'exotisme, pas besoin d'aller très loin pour en trouver ! Il suffit parfois d'ouvrir sa porte, d'ouvrir les yeux et on peut tomber nez-à-nez avec... 

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    D'après mes recherches, ce serait "une chenille de sphinx de tête de mort" ! Elle faisait déjà peur, mais avec son nom, elle risque de terroriser le quartier (enfin, mes parents pour le moment, puisqu'elle se dirigeait vers le garage de la maison lorsque je l'ai aperçue pour la dernière fois) !

  • Espa'mag n°26 (septembre 2015)

    Espa'mag n°26 (septembre 2015)

     

    Édito : La rentrée ne sera pour une fois pas synonyme de changement virulent, puisque vous retrouverez un espa'mag ''assez classique''. Découvrez dans ce nouveau numéro le phénomène des ''jeux de rôle zombies'' en Espagne; le lunfardo, cet argot argentin tout droit venu du tango; des musiques très variées, ainsi que des actualités marquantes, de divers horizons et sur différents aspects de la société hispanique. L'espagnol, c'est à l'instar de l'Espagne et des côtés sud-américaines, toujours synonyme de vacances et c'est pourquoi je vous propose de vous divertir tout en apprenant cette magnifique langue !

    Je vous souhaite à toutes tous une très agréable lecture !

     

    Sommaire :

    *Musique

    *Vocabulaire : la rentrée des classes

    *Actualité : les animaux obtiennent des droits

    *Citations

    *Phénomène : Les jeux de zombies dans les villes espagnoles

    *En Amérique Latine (le lunfardo, le Mexique, le quechua)

    *Motivation

    *Reportage écrit

    *Film (Regresión)

    *Exposition (L'inca el le conquistador)

     

    Musique :

    – Découvertes –

    *Jamais une rupture n'aura été aussi énergique et joyeuse qu'avec Georgina. Cette Vénézuélienne, installée en Espagne, vient de sortir son troisième album, avec comme chanson phare ''supermujer''. En plus de rompre dans les paroles avec son copain, elle rompt avec son style précédent qui était plus doux et plus triste, et c'est n'est pas pour nous déplaire ! 

    Piter-G est la preuve de l'évolution de la scène musicale. Il faut désormais passer par youtube pour se faire connaître. Mais même si le grand public le connaît, la presse continue visiblement de l'ignorer. Son rap est rythmé, plein de vérités et d'optimisme. ''Sigue soñando'' (avec les paroles) : 

    Chico Trujillo est un groupe chilien de cumbia qui sait se dépasser lors de ses concerts. En direct, plusieurs chansons prennent une dimension différente. Sinon, peu de chansons sont véritablement prenantes ou intéressantes à mon goût. Mais écoutez tout de même cette chanson que je trouve assez drôle, et qui a fait chanté beaucoup de personnes... sur l'histoire d'un camion qui ne démarre pas ! Oui, l'ambiance est plus importante que les paroles, certes, mais ça m'empêche d'être complètement en phase avec eux, dans leur ''délire''... ''Conductor'' [début de la chanson à 1'00''] : 

     

    – Actualités musicales –

    Esteman, en collaboration avec Natalia Lafourcade dévoile une nouvelle chanson entêtante. ''Caótica belleza'' est le single dévoilé pour l'arrivée dans les bacs latino-américains du nouvel album éponyme du chanteur. Cet homme (Esteman) va continuer d'enchanter nos oreilles ! 

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    Estopa dévoile une deuxième piste de leur nouvel album, après ''pastillas para dormir'' (publiée dans l'espa'mag de juillet 2015). Je crois que ce groupe de rock alternatif va faire de bons scores dans les bacs début automne si tout l'album est aussi génial que ces deux chansons. ''Nadie sabe'' (avec les paroles) : 

     

    Vocabulaire :

    L'allocation de rentrée scolaire n'existe pas en Espagne. Pour dire ''allocation'' (aide financière) : prestación, subsidio

    Année scolaire : curso

    Rentrée : vuelta (al cole)

    Fournitures scolaires : material escolar

    Programme : programa

    Cahier de vacances : cuaderno de vacaciones

    Manuel : manual

    Cartable : cartera, mochila

    Feutre : rotulador

    Surligneur : rotulador fluorescente

     

    Se faire des ami(e)s : hacerse amigos/amigas

    Redoubler : repetir

    Sauter une classe : saltarse de grado

     

    Actualité :

    Tandis que les corridas ont fait plus d'une dizaine de morts en Espagne lors des deux ou trois mois de festivités, les villes et villages s'organisent pour soit interdire ces ''événements'' ou soit ne plus les subventionner. Trigueros del Valle est allé beaucoup plus loin en octroyant aux animaux les mêmes droits que les humains. Il convient désormais d'appeler là-bas les animaux des ''résidants non-humains''. Ils bénéficient du même droit au respect et ne peuvent pas être maltraités pour le bon plaisir des humains.

    Article en Français : http://citizenpost.fr/2015/08/village-espagnol-attribue-aux-animaux-memes-droits-humains/

     

    Citations :

    *El Papa Francisco: “Hace más ruido un árbol que cae que un bosque que crece”.

    *El principito, de Saint-Exupéry : ''No se ve bien sino con el corazón, lo esencial es invisible a los ojos''

     

    Phénomène : Les zombies envahissent l'Espagne

    Un jeu de rôle géant impliquant toute une ville et mobilisant plusieurs centaines de joueurs, vous en rêviez ? Ils le font régulièrement en Espagne ! Et les organisations rencontrent un succès monstre comme le titrait un journal, avec parfois jusqu'à 3 000 participants. ''Survival zombie'' est un concept mis en place par Diego de la Concepcion en 2012, depuis 28 éditions ont eu lieues dans toute l'Espagne. Le but est simple : fuir les militaires pour ne pas devenir zombie. Ce grand cache-cache géant donne des frissons aux joueurs et les fait marcher (littéralement), puisque certains avouent avoir parcouru jusqu'à 50km lors d'une nuit blanche. Et oui, les zombies sont cruels, ils ne se réveillent que la nuit.

    Une petite variante se met en place : les participants à l'aide d'airsoft devront tuer les zombies.

    Présentation : 

    Une série improvisée à partir de leurs participations à différents événements de ce genre. https://www.youtube.com/watch?v=xnbzxjE77NM Les effets spéciaux sont particulièrement bien développés.

    Si tu décides d'être ''survivant'' et d'échapper aux zombies, le coût pour participer sera de 30€. Si tu veux jouer le rôle d'un zombie ce sera 10€ si tu te maquilles tout seul, ou 20 si tu veux que l'organisation te maquille.

    Pour aller plus loin...

    Le site officiel de l'organisateur de ces soirées : http://survivalzombie.es/lozoya/pagos.php

    Un article d'ABC sur ce jeu : http://www.abc.es/estilo/20141212/abci-sugerencias-zombie-madrid-201412121629.html

     

    En Amérique Latine :

    Le lunfardo est un argot de Buenos Aires, dont plusieurs mots sont rentrés dans le vocabulaire utilisé par les argentins. C'est également la langue du Tango. Le lunfardo proviendrait surtout des immigrants européens du XIXème siècle.

    Site répertoriant un très grand nombre de mots du lunfardo : http://www.hlmtango.com/diccionario/a/5/

    Exemple de vocabulaire du lunfardo :

    najar (huir, marcharse → fuir, s'en aller)

    quebrancho (vino tinto → vin rouge)

    bocho (persona muy inteligente → personne très intelligente)

    Exemple de chanson utilisant le ''lunfardo'' avec Edmundo Rivero, un chanteur et compositeur argentin de tango. Vous vous apercevrez qu'il ne suffira pas d'être le meilleur en espagnol pour comprendre ne serait-ce qu'une phrase (il faut dire que le lunfardo est utilisé à l'extrême dans ce tango-là) : https://www.youtube.com/watch?v=gjsMxSD02xw

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    Le Mexique ne sort pas de la violence, de la corruption et de son passé

    *Mort étrange d'un activiste qui aidait à chercher une trace des 43 étudiants morts au Mexique. http://www.elperiodico.com/es/noticias/internacional/muere-activista-miguel-angel-jimenez-busqueda-estudiantes-iguala-4421105

    *Parfois, pour avoir une bonne image, il faut se construire une ''mauvaise image'' en espérant que cette dernière ne soit pas révélée au grand public. Pas de chance pour cette fois ! 20 millions de dollars pour changer l'identité d'un tueur dans un film, cela fait cher pour redorer son blason. N'aurait-il pas été plus utile de mettre cet argent dans la lutte contre le narco-trafique (en retrouvant par exemple ''El Chapo'') qui s'est évadé de leurs prisons pour la deuxième fois...) ? http://actualidad.rt.com/actualidad/169515-mexico-modifica-pelicula-james-bond

    *Tout n'est pas sinistre non plus dans ce pays. Une très grande pyramide a été découverte récemment sur le site de Teotihuacán et va permettre d'en connaître davantage sur le fonctionnement des communautés précolombiennes et leurs rituels.

    Article : http://www.upsocl.com/comunidad/en-mexico-descubrieron-una-piramide-enorme-mas-grande-que-la-piramide-del-sol-de-teotihuacan/

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    *Renata Flores peut être fière de son exploit ! La jeune péruvienne de 14 ans a interprété une chanson de Michael Jackson... en quechua ! Et sa vidéo a dépassé contre toute attente le million de vues ! Le quechua est l'une des trois langues officielles du Pérou avec l'espagnol et l'aymara. Il est également parlé en Bolivie, en Colombie et en Équateur, avec quelques variantes selon les régions. Il y a moins de 500 ans, 90% de l'Amérique latine parlait Quechua; aujourd'hui, seulement 20% du Pérou le parle. C'est donc une grande volonté de remettre cette langue au goût du jour qui est souhaitée par la chanteuse et sa maman, à l'origine du projet. Je ne sais pas si c'est le langage ou sa voix (certainement les deux); mais c'est très beau en tout cas. ''The way you make me feel'' en quechua : 

    Pour aller plus loin...

    *Un article de presse sur cette initiative : http://www.liberation.fr/monde/2015/08/11/le-tube-de-l-ete-dans-l-amerique-andine-michael-jackson-chante-en-quechua_1361938

    *Et un reportage en espagnol : http://www.bbc.com/mundo/video_fotos/2015/08/150806_video_michael_jackson_quechua_gtg

     

    Motivation :

    Je ne cesse de présenter les vidéos de ce rappeur dans cette catégorie depuis plusieurs numéros, mais c'est qu'il a une telle douceur, une telle vivacité et dextérité intellectuelle pour choisir ses mots, que ses vidéos sont hypnotisantes et te rafraîchissent dès leur premier visionnage. Lytos, ''Quién eres en realidad ?'' : 

     

    Reportage écrit :

    Cette proposition est spécialement dirigée pour ceux qui adorent le journalisme approfondi et apprécient les sujets culturels, de société ou d'opinion. El pais produit de très bons reportages à retrouver sur ce lien : http://elpais.com/tag/c/baee194cb62c2f7f23ddce0785b740d9/

    On peut par exemple en apprendre davantage sur la production de ''long métrages d'animation'' qui est à son apogée en ce moment, en Espagne : http://elpais.com/elpais/2015/08/11/eps/1439291773_132337.html

    Pour une fois, c'est une suggestion plutôt orientée pour ceux qui souhaitent perfectionner leur espagnol et ont déjà un très bon niveau (rien n'empêche aux autres d'essayer de déchiffrer ou découvrir du vocabulaire en faisant des recherches !); car le temps de lecture d'un article se situe autour de 30 minutes.


    Film :

    Regresión, avec Emma Watson et Ethan Hawke, et réalisé par Alejandro Amenábar. Un film hispano-canadien de suspense qui s'annonce haletant. Date de sortie du film : 28 octobre 2015 : 

     

    Exposition :

    Lors d'un court séjour à Paris, j'ai pu découvrir le magnifique musée du Quai Branly (spécialisé dans les civilisations non-occidentales) et par la même occasion une exposition extrêmement intéressante intitulée ''l'inca et le conquistador''. L'entrée était à ma grande surprise... gratuite ! J'attendais avec impatience de la découvrir depuis que mes amis m'avaient annoncé la couleur et dit qu'on y ferait un tour (avec une attention spéciale car ils connaissent mes centres d'intérêts). Et je n'ai pas été déçu ! Les figures de la conquête du Pérou, Atahualpa et Francisco Pizarro se retrouvent confrontées dans une belle mise en scène afin de mesurer les enjeux et les pertes de chacun des camps (incas et conquistadors). Le Pérou a connu avec l'arrivée de Pizarro en 1531 de très nombreuses guerres. Les acquisitions espagnoles ne seront pour autant pas facilement gardées, puisqu'il y aura notamment des luttes internes et des révoltes des incas organisées et qui ont failli mettre à mal les conquistadors, peu nombreux, mais possédant des armes redoutables. On découvre à travers cette exposition que tous les coups étaient permis (tacler les chevaux, par exemple), qu'il y a eu plusieurs fronts et protagonistes espagnols et non pas que Francisco Pizarro et que les rituels incas ont joué un rôle majeur dans l'avancée des conquistadors. Vous avez jusqu'au dimanche 20 septembre pour visiter cette exposition !

    La bande-annonce : 

    Pour des informations complémentaires :

    http://www.quaibranly.fr/fr/programmation/expositions/a-l-affiche/linca-et-le-conquistador.html

     

    Hasta luego !

    Approfondissez, découvrez, révisez votre espagnol grâce à toutes les occasions qui se présenteront à vous ! Vous pouvez avoir mille raisons d'avoir envie d'apprendre cette langue (professionnelle, culturelle, familiale, et même simplement pour les vertus avérées d'être bilingue); quelle(s) qu'elle(s) soi(en)t, vous l'apprécierez toujours mieux en étant au contact quotidien avec celle-ci (sans pour autant avoir des maux de tête, car vous trouverez des ressources pour tous les niveaux).

     

    Je vous souhaite donc un très bon mois, riche en espagnol, et nous nous retrouvons en octobre !

  • Rafigo (343)

    Un ami m'a présenté un jeu très amusant et qui demande de faire de petits "jongles intellectuels". Il reprend le concept de l'émission "mot de passe" sur France 2. A tour de rôle, vous cherchez ou faites deviner un mot à l'adversaire à l'aide de synonymes et d'antonymes. Mais interdiction d'utiliser des mots trop proches ou ayant la même terminaison !

    Exemple de partie : 

    Moi : Bombe        Adversaire : explosion

    Moi : bruit           Adversaire : déflagration

    Moi : synonyme   Adversaire : détonation

    Autre partie : grippe -> rhume / protection -> antibiotique /  piqûre -> vaccin

    Après un petit doute, j'ai vérifié : déflagration est plutôt un terme général synonyme d'explosion très violente et détonation a davantage un rapport avec le bruit causé par l'explosion.

    http://www.lexiflaire.fr/

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    Le gorafi a annoncé hier sur son site qu'il mettait un terme à son aventure... et il est revenu, comme on pouvait s'y attendre, aujourd'hui, en nous faisant découvrir un nouveau design. Une nouvelle fois, le journal numérique satirique aura eu beaucoup de personnes (pas forcément naïves, mais peu inclines à vérifier l'information). Le gorafi est le roi du "plus c'est gros, plus ça passe". Il s'est fait connaître grâce à un article absolument génial qui relève de nos fantasmes et que certains ont vraiment cru à la première lecture (ou peut-être le croient-ils toujours ?) : http://www.legorafi.fr/2013/06/10/fort-boyard-un-candidat-oublie-dans-la-cellule-dune-epreuve-retrouve-7-ans-plus-tard/

    J'adore ce côté cynique, dénonciateur et parodique. Je me souviens également d'un article que j'avais absolument adoré qui critiquait notre entêtement à utiliser des mots incorrectement : http://www.legorafi.fr/2014/05/21/lacademie-francaise-valide-finalement-ils-croivent-et-faut-quon-voye/

    Enfin, je vous en propose un dernier sur notre goût pour la mode, pour les applications runnings, pour notre utilisation du smartphone non contrôlée, etc.  http://www.legorafi.fr/2015/08/19/passage-pieton-un-feu-bloque-au-rouge-oblige-un-joggeur-a-faire-du-sur-place-pendant-36-heures/

  • Les bisons disaient... (342)

    Un seul être vous manque et... non ? Vous n'allez pas me dire que je vous ai manqué ? Remettez-vous un peu de vos émotions. Neuf petits jours seulement se sont écroulés depuis ma dernière note. Soyez rassurés, cela ne se reproduira plus de si tôt (enfin, j'espère même jamais, car j'adore ça écrire, et encore davantage ici pour les dérapages contrôlés sur tous types de sujets, pour la facilité que cela représente de raconter sa vie (même si ce n'est pas ce qui m'intéresse vraiment), son état d'esprit, ses découvertes et ses activités, passions, événements ou non-événements. Ce laps de temps m'a permis de refaire les niveaux de mes neurones, d'huiler un peu la mécanique de mon corps et d'installer plusieurs batteries à très longues durées et très haute intensité pour pouvoir vivre une nouvelle année qui s'annonce d'ores et déjà très chargée. Je ne manquerais pas de vous faire partager mon quotidien au maximum, et de développer de nouveaux projets qui n'attendent que ça et d'améliorer ceux commencés cette année et de toujours réfléchir à comment rendre l'expérience de la vie encore plus divertissante, plus studieuse, plus facile, plus difficile (oui, j'aime être dans le dur !), plus rythmée, etc. Parce que je pense sérieusement que l'action humaine, l'engagement, l'énergie que l'on déverse dans ce que l'on fait au quotidien, l'optimisme, sont bien plus précieux que les biens que nous pouvons acquérir. Bon, manquerait plus qu'un petit violon derrière et je pourrais faire reprendre confiance à pleins de personnes. Dommage, je ne suis pas du tout doué en musique... Mais je me débrouille en écriture et vous prépare les derniers jours de mon séjour en Estonie qui seront publiés dans les prochains jours. J'espère également pouvoir me remettre à l'écriture de nouvelles rapidement. Bonne lecture à tous et passez une très bonne fin de journée !

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    Moriarty est un groupe de folk franco-américain qu'on a peu l'occasion d'écouter et qui pourtant retrouve un second souffle grâce à youtube. Leur chanson "Jimmy" m'a été suggérée ces derniers temps par plusieurs ami(e)s sur l'internet. C'est avec plaisir que je la partage; à son écoute, on peut ressentir une vraie brise de liberté et d'apaisement : 

  • 1er jour d'un défi incroyable (341)

    Premier jour dans un nouveau défi

    En me levant, je repense à une discussion que j'ai eu avec les néerlandais en les rencontrant. L'un d'entre eux me disait être à son cinquième icosathlon, sans jamais avoir fait de décathlon de sa vie ! Il y en a qui n'ont pas compris le système de paliers et qui montent des immeubles en ascenseur, en espérant ne pas tomber de haut lorsqu'ils découvriront que la porte s'ouvrira sur des chemins très accidentés [instant métaphore].

    C'est le grand jour ! Direction l'inconnu ! Le stade est bien calme; on revoit les athlètes découverts la veille, on se salue, ça reparle dans toutes les langues et on sent la braise qui a déjà pris. Dix épreuves au programme, les ''moins dures'' sur le papier. Le starter se met en place, nos appétits de sportifs sont en ébullition. Et comme entrée bien digeste, nous prendrons un cent mètres pour lancer la course effrénée qui va se dérouler durant ces deux journées (à peine le temps de digérer un plat, qu'on vous en sert un autre encore plus dense). Il faut en avoir du ventre pour réaliser un icosathlon. Les consignes sont données... en Estonien ! Les Italiens sont un peu déstabilisés par ce fonctionnement (merci mes solides bases en espagnol qui m'auront au final un peu servi ! D'ailleurs un Estonien qui termine médaillé d'argent de ces championnats du monde d'icosathlon m'avait parlé la veille dans la langue de Cervantes. Il connaît pas moins de dix langues et ce simplement pour son plaisir, car il n'en aura pas besoin professionnellement. J'ai encore un peu de progrès à faire... surtout quand on voit l'anglais presque parfait des Néerlandais.). On entend donc un ''à vos marques'' assez longs et compréhensibles seulement parce qu'on connaît l'ordre des instructions et que quand tu te trouves devant un starting block, avec un starter en lançant haut et fort sur un ton cérémoniel quelques mots, tu ne vas pas sortir une bouteille d'eau, sortir un ''monopoly'' ou saluer un ami que tu distingues au loin. Non, c'est l'heure de partir ! ''Vaiimarrtt'' Coup de feu ! Je suis lancé. Et plutôt bien, direction le terminal (espérons qu'il soit plus facile à rallier que celui des aéroports).

    Je croise l'autre Français qui s'est inscrit pour la compétition seulement quelques jours avant, inspiré par ses performances des championnats du monde vétérans à Lyon. Il vient de Carcassonne et repart après ce passage par Tartu (Estonie) vers le Qatar ! On a pas tous les mêmes budgets et opportunités apparemment.C'est avec lui et un concurrent Belge, que je décrocherais mes seuls mots en Français du voyage (à part pour blaguer avec l'Estonien ''multi-lingues'' qui s'exclamait ''bravo meussieux'' en distinguant bien les mots).

    Après neuf épreuves, les nerfs ont beaucoup lâché de lest, les esprits se sont échauffés, ont vibré au son des claps lors des essais des différents concours, mais maintenant, c'est là qu'il faut qu'ils rendent l'âme. La dernière fois que j'ai fait du steeple, j'ai fait un beau plongeon dans la rivière; alors après cette dure journée avec notamment un 5 000m et plusieurs courses assez rapides, comment est-ce que je vais parvenir à ne pas me prendre les pieds dans une barrière ou éviter un plongeon à la verticale faute d'avoir les moyens nécessaires pour pousser un minimum sur la barre de la haie devant la rivière ? Trop de questions ! Part prudemment et finit comme tu peux. J'ai adopté la meilleure stratégie. Plusieurs participants devant moi après un premier tour très rythmé se font reprendre les tours suivants. Mais là n'est pas le plus important : je parviens à être plutôt propre et ne ressent pas trop de gênes à part le mollet qui n'apprécie pas ces chocs de dernière minute. Sur les deux derniers tours, un Britannique partit à son aise ne peut plus passer les barrières. Il doit marcher et les franchir en s'allongeant dessus. 800 mètres pour rattraper les 50 qui nous séparent. A la cloche, il est au bout de mon nez, je l'atteins. Il me re-dépasse sur la partie plate, avant de se faire reprendre une nouvelle fois et pour de bon après plusieurs obstacles franchis ''proprement''. Ouf, j'ai vu le bout de la première journée et les performances sont ''dans les clous'' (sans s'être fait mal !).

     

    Direction l'hôtel pour manger un ''petit quelque chose'' et s'endormir aussitôt, sous les coups de 23h30.

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    La nuit risque d'être courte (petit-déjeuner programmé à 6h30). J'aimerais seulement que mon réveil fonctionne, et que je l'entende, si je pouvais bien récupérer, ce serait un must.

  • Cérémonie d'ouverture (340)

    21 août 2015 ] Cérémonie d'ouverture

    Je manque de volonté : je n'arrive pas à vouloir dormir, c'est fou. Il est six heures lorsque je me réveille. Je somnole jusqu'à huit et pars prendre ce qui ressemble à du jus de pomme rouge, des céréales et quelques biscuits locaux assez appétissants. La journée peut commencer.

    Au programme ce matin, visite du musée du jouet de Tartu. Si, si, c'était sur mon programme. Je me lance donc à la recherche d'un endroit répondant au nom assez original de ''Mänguasjamuuseum''. Deux petits kilomètres de marche. Enfin, quatre ou cinq lorsqu'on se lance dans une ville sans carte et avec une connexion wifi glanée ici et là. Je finis par trouver... mais n'y entre finalement pas ! Ce qui m'était annoncé comme ''le plus grand musée du jouet au monde'' se trouve être en fait un ridicule bâtiment dont l'entrée de 5€ semble rebuter même les parents les plus dépensiers dans la surenchère d'attentions portées à leurs enfants. Dommage.

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    Le trajet m'aura tout de même permis de trouver un petit endroit pour manger et récompenser mes muscles et mon ventre d'avoir tenu un icosathlon (McDo); l'hôtel qui m'accueillera les trois prochains soirs, ainsi qu'une espèce de centre-ville avec de super beaux bâtiments dont on jurerait qu'ils sortent tout droit des Emirats Arabes Unis tellement ils brillent et me font lever le cou. Bon, trêve de détours Thomas, un petit repas et la sieste.

    Je rentre dans ma chambre, et quel ne fût pas mon étonnement en retrouvant des dizaines d'affaires absents des deux autres lits la veille. Cela doit être la fatigue, je m'endors. Au réveil, deux Néerlandais arrivent tout sourire se présenter : Peter et Jeroen (je n'arrive toujours pas à prononcer ce prénom après quelques heures de pratique). Mais je n'étais pas au bout de mes surprises, puisque dans la soirée j'allais devoir prononcer notamment à plusieurs reprises des Joni (ce qui est le moins dur d'entre tous), Spartak et Bilen. Un autre Néerlandais, un Estonien et un Anglais. J'obtiens mon dossard. L'aventure peut réellement commencer. Les ennuis aussi.

    C'est quoi cette odeur de carotte assez forte ? Oh, noooooooo. Le jus de mes carottes rappés qui sentaient horriblement mauvais, mais puissamment mauvais s'est déversé dans ma glacière. Le couvercle était juste entrouvert. Ouf, je vais pouvoir me forcer à devenir un ''être aimable''. Allez deux ou trois noix de cajou (une douzaine pour être un peu plus précis), et je file avec la troupe d'icosathlètes logeant dans le même endroit que moi vers le ''Gunpowder Cellar'', lieu de la cérémonie d'ouverture. Présentation succincte de l'événement, de son organisation, très bref, très sobre. Et les discussions peuvent commencer autour des assiettes. La mienne contient du riz, un morceau de ''grilled chicken'' et de légumes en tout genre. Les conversations sont lancées dans toutes les langues : russe, néerlandais, anglais. Euh, et oh les gars, je suis là. Même lorsque c'est en anglais, je dois déchiffrer les paroles et rire deux secondes plus tard d'une vanne qui était super drôle, mais dont je n'avais pas compris la finesse sur le moment. Un gars qui se trouvait aux championnats du monde masters à Lyon il y a deux semaines ne manque pas de me faire remarquer que personne ne parle anglais en France et s'étonne que je puisse balbutier quelques mots. Le groupe d'à côté cherche un photographe pour que tout le monde apparaisse sur les photos, je me suis aimablement proposé. Je me suis bien réservé de dire à cette grande équipe de Belges que je parlais français, jusqu'au moment où j'ai lancé un ''où est-ce que se trouve le bouton ?''. Moment d'étonnement épique, ''ah tu parles français ?''. Je suis cruel. Ils m'applaudissent pour avoir tenu la dizaine de photos avec plusieurs appareils différents (tablette, smartphone, appareil de première qualité, appareil super sophistiqué) et le repas peut reprendre.

    Il est bientôt vingt-deux heures et je m'apprête à faire quelque chose d'encore plus fou qu'un icosathlon : me coucher à une heure si avancée. Je le fais à la fois pour mes deux ''amis de chambre'' et pour mon cerveau qui a besoin d'accumuler plus d'énergie que jamais s'il ne veut pas vaciller lors des dix kilomètres de dimanche soir. On entend un petit feu d'artifice au dehors, rien de bien méchant, mais ne serait-ce pas une métaphore pour nous annoncer le feu d’artifice d'émotions qui s'annonce ce week-end ? Head ööd (bonne nuit) !

  • Russe news (339)

    Cela faisait longtemps que je ne vous avais pas exposé à un peu de culture russe. Voici une chanson qui m'a marqué récemment : 

    J'apprends régulièrement du nouveau vocabulaire, je regarder de temps à autres les informations en russe grâce à l'application "euronews LIVE" sur mon smartphone, et j'espère pouvoir reprendre les cours "frontaux" (avec un professeur) l'année prochaine (ce sera selon plein d'autres passions et passe-temps [le pluriel est invariable, car dans un mot composé, on ne touche pas aux mots étant des "verbes"]).

  • Le repos sur sa fin (338)

    20 août 2015] J-2 : fin du voyage, début du repos

    Les yeux picotent (pas encore du pain dur, heureusement). La nuit a été longue, mais le voilà le beau matin, et le bel appareil qui devrait m'accompagner jusqu'à ma destination finale (j'ai toujours peur d'utiliser cette expression depuis que j'ai vu la tordante série de films du même nom). ''Vous pouvez changer de siège si vous voulez plus de place'', dit l'hôtesse de l'air dans une langue que je ne connaissais pas, certainement le finnois (et non pas le finlandais [à ce propos, la Hollande n'existe plus... c'était une province des Pays-Bas. En revanche, Hollande existe toujours et a bien décidé de faire parler de lui avec ses soi-disant futures baisses d'impôts, inversion de la courbe du chômage (est-ce que cela a un sens d'inverser une courbe se demandais Charlie Hebdo ? Ne faudrait-il pas plutôt retrouver de l'emploi ?)]) puisque la compagnie était installée à Helsinki, mais dont je devinais le sens par les amples gestes qui complétaient ses paroles. Ce n'est pas gentil pour la personne assise à côté de moi, mais surtout, quel est l'intérêt d'avoir une place qui est exactement la même en terme de taille ? Cela t'enlève uniquement la pression psychologique d'avoir une personne à ses côtés... enfin, cela enlève aussi les possibilités de converser avec elle, de découvrir des nouveaux horizons avec un formidable outil qui s'appelle le langage. Il se trouve que dans ce cas, le monsieur n'était pas disposé à me parler, mais qui ne tente rien n'a rien.

    J'arrive à l'aéroport de Tartu. Un taxi, un car, puis rien. Et moi ? Obligé de demander à une dame de l'aéroport en anglais (après avoir compris une phrase qu'elle avait lancé en russe !) si elle pouvait me faire venir un taxi pour rejoindre l'hostel (non, vous ne rêvez pas, j'ai bien orthographié ma destination. Un hostel, c'est comme une auberge de jeunesse, si quelqu'un sait pourquoi on l'appelle ainsi, je suis preneur...). Au passage, je suis assez fier de moi, puisque mes petits efforts en russe ont payé. Ainsi j'ai pu comprendre à l'aéroport que les enfants parlaient de «Samaliotte» (la prononciation du mot ''avion'' en russe) avec leurs parents ! Oui, oui, un mot compris dans une autre langue et je me sens plus pisser me direz-vous. Eh bien mes exploits ne s'arrêtent pas là...

    J'ai trouvé un endroit avec une grosse pancarte ''Konsum''. Croyez-moi ou non, mais j'ai aussitôt deviné que c'était un supermarché ! Après, j'ai regardé dans un dictionnaire en ligne d'estonien, et en fait, je ne trouve pas la traduction du mot, peut-être l'ont-ils appelé ainsi en résonance du ''consume'' anglais. Bon, finalement, mes déductions linguistiques ne sont pas aussi glorieuses que je ne l'imaginais ! 

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    Petite balade d'une heure en ville pour se reposer et ''voir du pays'', enfin ''de la ville'', mais comme l'expression c'est ''du pays'', bah j'essaye de l'utiliser correctement, même si du coup, elle n'est pas trop adéquate au contexte. Je découvre des bâtisses très diverses. Chaque construction a des matériaux différents, a des couleurs très différentes. Les Estoniens ne semblent pas avoir de règles bien précises pour peindre leurs maisons puisqu'il ne faut pas s'étonner de voir un mur d'un même bâtiment changer trois fois de couleur sur sa largeur. On se rend compte ainsi, à travers les kilomètres, des écarts de richesse très disparates, des contradictions dans une même rue où l'on trouvera des fabrications en bois et à côté de la bonne brique bien astiquée, ''dernier cri''. J'aimerais continuer ma promenade, mais hélas, le repos m'appelle (oui, il a mon numéro !). J'aurais aimé trouver le centre-ville, s'il en existe un, car en soixante minutes, je n'ai vu pratiquement que des maisons -à l'exception de quelques rares immeubles de trois ou quatre étages maximum- à perte de vue et possédant presque toutes d'un jardin vraiment bien entretenu avec tout type de décorations, de fantaisies, de beautés. 

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    Très patriotiques, les Estoniens ont drapeau devant leur maison. J'apprends que ce 20 août est un jour un peu spécial puisqu'il correspond pour eux à l'indépendance face à l'ex-URSS. Je me demande s'ils le gardent à l'année ou l'ont érigé pour l'occasion.

    Me voilà dans mon lit. Vite, faut que je récupère les heures de sommeil. Promis, je vais faire une folie que cela faisait très longtemps que je ne m'étais pas réservé : je vais dormir sept heures et demie et prendre le soin et le luxe d'y ajouter une sieste le lendemain, après le déjeuner. Il faut bien cela pour arriver en forme face à un effort dont je ne mesurais peut-être pas toute la difficulté... 48 heures avant le début du verdict ! Demain, cérémonie d'ouverture. C'est classe, c'est sérieux, c'est sympathique, j'espère y rencontrer du beau monde et surtout y glaner quelques précieux conseils de ceux qui auraient déjà eu une ''expérience similaire''.

  • Folie cinématographie (337)

    Une comédie américaine qui s'annonce vraiment drôle et sympathique : 

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    Daniel Radcliffe revient, et dans un super bon film sur ce monstre qui a toujours attisé la curiosité du commun des mortels : 

  • J-2 : le grand départ ! (336)

    19 août 2015]

    Aujourd'hui, c'est le départ. En route vers l'inconnu. Ni une, ni deux, j'attrape mes bagages complétés par quelques idées d'accompagnement de dernière minute (tiens, ce serait pas idiot d'avoir un chargeur de portable ou un petit livre à bouquiner). Première étape, le TGV en direction de l'aéroport Charles de Gaulle ! Non sans son lot de retards ou problèmes techniques. 20 minutes, ça va, à ce stade c'est être en avance pour eux. Heureusement, il me reste six heures avant le décollage de mon avion.

    Enfin, heureusement... Si, heureusement, en fait. Je trouve que le temps d'attente est un temps qui n'est pas perdu, ou du moins qui peut ne pas l'être, et qui n'a jamais été ennuyeux pour moi. Suis-je un extraterrestre ? Je me suis avachi sur un de ces nombreux sièges à perte de vue dans l'aéroport, et ai ouvert un petit livre jaune : pas mécontent de l'avoir apporté celui-là. C'est un Fakir qui voyage un peu. En l'apportant je n'avais pas du tout voulu le prendre parce qu'il avait une quelconque relation avec ma situation; mais je trouve la coïncidence bienheureuse.

    Oh, une Espagnole à côté de moi. Oh, des Russes derrière. Oh, un Français. Mon cortex cérébral se met déjà en ébullition et essaie de se concentrer sur le petit bouquin que je dévore des yeux. Petit passage par le Royaume-Uni, l'Italie, et hop, vers la Libye. Je me déplace pour aller aux toilettes. Mais, c'est que ça a changé l'hygiène dans les lieux publics (ou juste dans les aéroports ?) : la chasse d'eau se tire en appuyant un bouton avec le pied, les toilettes hommes et femmes ont le même motif (pas de discrimination), une propreté et pas mal de place pour ceux qui voyagent seuls et qui doivent emmener leurs bagages avec eux absolument partout. Je reviendrais plus souvent par ici, me dis-je. Enfin, pas le temps pour l'instant, je pars m'enregistrer.

    18,5 kilogrammes. Quoi, moi, jouer avec le feu ? Avec mon corps oui, mais ce n'est que pour le muscler ;) Je sépare mes appareils électroniques de mon sac à dos; c'est bon, je n'ai pas d'explosifs, je peux avancer. Embarquement. Décollage. Je ne me souvenais pas que cette partie du vol était si amusante. On se croirait dans une montagne russe avec l'avion qui avance tout doucement et ensuite il met les gaz d'un seul coup pour vous projeter vers l'arrière du siège.

    La partie amusante étant finie, je reprends le grand feuillet jaune et suit captivé par les dernières pages. L'auteur m'aura fait sourire du début à la fin, m'aura fait voyager et surtout apprécier la vie que je mène, contrairement aux clandestins, qui eux voyagent, mais très mal et avec toujours la crainte qu'ils soient arrêtés dans leur course. Le nom barbare du livre est «L'extraordinaire voyage du Fakir qui était resté coincé dans une armoire Ikéa», écrit par Romain Puértolas. C'est un livre complètement ''barré'' comme je les adore. Des noms imprononçables, dont l'auteur se sent obligé de donner la prononciation (farfelue); des péripéties rocambolesques; des comiques de répétition savamment dosés. Rien à redire, vrai coup de cœur. L'avion est désormais lancé à 800km/h. Je permets à mes yeux de relâcher l'attention pendant une quinzaine de minutes.

    Lorsqu'ils s'ouvrent, ils tombent sur un film muet qui ressemble à du Charlie Chaplin sur les petits écrans en hauteur. Deux boxeurs qui se tapent n'importe comment et qui assomment au passage l'arbitre. C'est pas drôle. Peut-être le bruit des réacteurs y joue; mine de rien, il manque une petite musique, ou alors qu'il soit vu dans le silence complet. S'ils avaient vraiment voulu nous divertir, il aurait fallu mettre ''Non-Stop'', cette grande production américaine qui conte l'aventure de Liam Neeson dans le rôle d'un policier qui prend un vol qui ne se passera pas comme les autres ! 

    Petit temps de latence. On observe les langues se délier, les gens commencent à bouger et on se met à admirer par le hublot les paysages de rêve sous un couché de soleil magnifique. On se croirait dans les films de Yann Artus Bertrand. Tu vois des petits points lumineux, puis tu vois des groupes de points lumineux, et en fait là tu t'aperçois que le moment fatidique est arrivé : celui de la descente. Et là, j'ai un autre film en tête, l'introduction du film ''Les nouveaux sauvages'' (https://www.youtube.com/watch?v=qM6G9MFvuqg regarder à 5'00'') ! Autant dire que me voilà pas très rassuré sur mes chances d'arriver en un seul morceau encore valide en bas. Pour nous rassurer, tu entends le commandant de bord prendre la parole. Il parle en finnois, puis en anglais. Et là, lorsque c'est le tour d'imiter Shakespeare, c'est l'horreur, mes oreilles se dépressurisent. Ou alors c'est la pression et l'altitude et des lois physiques qui font que mes tympans me font extrêmement mal. Mais il me semble tout de même entendre un anglais très approximatif et dont finalement, je ne comprends que des mots éparpillés.

    Lorsqu'enfin je touche terre, je me trouve à Helsinki, en Finlande. Premier vol d'effectué sur les quatre que comptera le séjour. Et dire que toute cette aventure a commencée par une discussion innocente avec un ami d'athlétisme. Je dois transiter pendant onze heures avant mon second pour me rendre à Tartu. Je me découvre une phobie : je n'aime pas dormir en public. Non pas que je ne fasse confiance à personne, mais j'ai peur que la vue que je laisse à donner aux personnes est pitoyable et que si je pouvais l'éviter, il fallait le faire. Pas grave, je prendrais le temps de faire une sieste une fois à l'hostel (une sorte d'auberge).